Entre spécifique et spécialisé, ou lorsque la prescription néglige l'individualité. L'étude "Le Repuis j'y tiens" et les causes de décrochage en formation professionnelle spécialisée
Type de référence
Date
2021-03-19Langue de la référence
FrançaisRésumé
Afin d’optimiser les bonnes pratiques en matière d’accrochage scolaire et de soutien aux apprentis du centre de formation professionnelle spécialisé Le Repuis, le LASALé́ s’est engagé à l’accompagner dans son projet de recherche intitulé « Le Repuis, j’y tiens ». De par sa mission « offrir une formation professionnelle à des apprentis ne pouvant l’acquérir selon un processus traditionnel » ce CFPS est confronté à une majorité d’apprentis ayant vécu de nombreuses formes de dérogations, de discontinuités et de régulations destinées à pallier les inégalités du système. La population, pour une grande part issue de l’enseignement public, peut être considérée comme un échantillon représentatif de l’échec du système, des élèves pour lesquels l’école n’a pas atteint ses objectifs. Contextualisée à l’échelle d’un centre de formation spécialisé et portant sur un échantillon de 120 bénéficiaires qui ont, entre 2015 et 2018, interrompu leur formation, l’étude met en lumière la réminiscence des écueils rencontrés au cours du parcours scolaire des apprentis ; montrant comment des problématiques restées sans réponse, entraînant in fine le décrochage de certains et que les facteurs de risque ne correspondent souvent pas à la limitation fonctionnelle identifiée. Les problèmes de santé, le désintérêt et les raisons liées à la sphère privée sont les motifs d’interruption les plus évoqués, mais toujours accompagnés d’autres éléments : fragilité émotionnelle (58,5 %), manque de confiance et d’estime de soi (45,4 %) ou encore liés aux soucis personnels (86,6 %), au contexte familial (60,5 %) ou à l’environnement social (64,7 %). La majorité́ (62,3 %) des apprentis de l’étude ont vécu un parcours scolaire « chaotique » avec de multiples transitions, impliquant l’adaptation à un environnement inconnu, des défis d’intégration, et donc des difficultés relatives à l’engagement, à la relation ou encore au niveau des apprentissages (Blaya, 2010). L’orientation en centre spécialisé peut induire aussi un sentiment de stigmatisation (Elbaum, 2002). L’hébergement est aussi identifié comme un facteur significatif de décrochage, ne tenant pas compte des particularités et pouvant s’accompagner de l’angoisse d’être encadré, de difficultés à vivre en communauté ou d’être éloigné du milieu familial ou social. En conclusion, si l’accrochage scolaire dépend effectivement de la qualité des alliances créées, de l’accès aux dérogations mises en place par l’école, mais également de la capacité de l’apprenant ou de sa famille à y avoir recours, un biais survient en se focalisant sur le trouble plutôt que sur la difficulté particulière de l’apprenti. À la lumière de nos résultats, nous soulignons la nécessité de développer un projet professionnel global en partant du point de vue du jeune et de son niveau d’implication initiale possible, mettant en avant le fait que c’est souvent le bénéficiaire qui porte la première réponse et que la « prescription » ne correspond pas toujours à sa réalité.
Nom de la manifestation
Colloque international Le "allicanes" face aux "nouvelles" problématiques éducatives à l'école: enjeux tensions & controversesDate(s) de la manifestation
18 et 19 mars 2021Ville de la manifestation
ParisPays de la manifestation
FranceURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/5296Document(s) associé(s) à la référence
Texte intégral :
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