Processus de problématisation: une analyse des habitudes dans une approche enactive
Type de référence
Date
2022-06-15Langue de la référence
FrançaisEntité(s) de recherche
Résumé
Les recherches dans le champ de la didactique professionnelle ont notamment pour but d’analyser les conceptualisations effectuées dans l’action (Pastré, Mayen, & Vergnaud, 2006). Ce faisant, elles distinguent différentes familles de situations correspondant à des conceptualisations spécifiques. Elles cherchent donc à mettre en évidence ces dernières, plutôt que le processus de problématisation qui conduit à celles-ci (Pastré, 2005).
De son côté, une approche enactive met l’accent sur la possibilité de faire émerger une situation, c’est-à-dire de spécifier un environnement en agissant sur celui-ci. Ce processus consiste en une interprétation active, toujours contextuelle, sur la base d’un sens commun (Varela, Bitbol, Cohen-Varela, Dupuy, & Petitot, 2017). Ce processus peut être décrit comme une habitude, à savoir une méthode, une manière d’opérer, liée à la capacité et à l’art de faire, qui se construit en fonction des circonstances (Quéré, 2018). Ce faisant, une approche enactive peut être complémentaire à la didactique professionnelle en ce sens qu’elle s’intéresse à la capacité à faire émerger des problèmes potentiellement nouveaux.
Dans le but de décrire ces processus de problématisation, cette communication propose une théorie analytique, qui s’appuie sur le pragmatisme, pour décrire le couplage en tant qu’enaction. Elle esquisse une alternative à la théorie de l’activité-signe élaborée par Theureau (2006). Son but est de mieux rendre compte du caractère actif du couplage, c’est-à-dire comme une action sur le monde visant à le spécifier. Le couplage peut alors être décrit comme une habitude (Olivier, 2013) qui consiste à agir | percevoir | cheminer : agir, comme priméité, est l’habitude en tant que virtualité rendant possible toute perception ; percevoir, comme secondéité, est une instanciation d’une habitude qui se transforme continuellement ; cheminer, comme tiercéité, est l’habitude en tant que stratégie constituée épigénétiquement, c’est-à-dire rend compte d’une régularité qui se redéfinit de proche en proche. Cette habitude donne lieu à une expérience, qui peut être analysée par une double hexatomie de manière à rendre compte de l’émergence de structures symboliques par des phénomènes de récursivité. Une telle démarche permet d’étudier la genèse de conceptualisations ou familles de situations, comprises comme des manières de spécifier un monde propre. Elle permet aussi de rendre compte de la capacité de ces conceptualisations à orienter le couplage.
Pour illustrer ce cadre théorique, l’activité de quatre étudiant.e.s volontaires, placés dans une situation ouverte de problématisation, est étudiée. L’analyse vise à vérifier si l’activité des différents acteurs ne se réduit pas à la mobilisation flexible de schémas d’action prédonnés, mais peut se caractériser comme une émergence, comme un « participatory sense-making » (van der Schyff, 2019). L’analyse s’appuie sur une approche enactive de la problématisation qui rend compte du couplage entre action et perception, c’est-à-dire de l’activité consistant à poser | résoudre un problème (Proulx & Maheux, 2017). En s’appuyant sur ces cadres théoriques, l’analyse vise à mettre en évidence si et comment la problématisation consiste en une émergence située, participative et consensuelle de problèmes qui se transforment de proche en proche au gré des questions qu’amène ce processus.
Nom de la manifestation
6e Colloque international de Didactique professionnelleDate(s) de la manifestation
15-17 juinVille de la manifestation
LausannePays de la manifestation
SuisseURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/6270Document(s) associé(s) à la référence
Texte intégral :
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