« Je n’ai pas signé pour ça ! » : entre actualisation des normes d’accès à la logopédie scolaire et recomposition de l’identité professionnelle des logopédistes.

Abstract

Cette communication s’inscrit dans le cadre d’une recherche doctorale en cours qui s’intéresse au diagnostic de dyslexie « en train de se faire » (Jutel & Nettleton, 2011) mettant au centre des réflexions le travail concret des logopédistes. En corollaire de l’étude du travail réalisé en cabinet, l’enquête de terrain basée sur un corpus d’enquête et un corpus documentaire fait prendre la mesure des transformations traversant cette profession en Suisse romande. La mise en œuvre de la réforme de la péréquation financière et de la répartition des tâches entre cantons et Confédération (RPT, 2004) et des politiques scolaires dites inclusives ont pour effet de rapprocher la logopédie du domaine scolaire. Les nouveaux dispositifs de gestion (directives, processus, formulaires) produits dans ce contexte politique en changement sont basés sur la rationalisation et la standardisation du travail et participent à une actualisation des normes d’accès à la logopédie et des prestations disponibles. Lors de cette communication, nous discuterons des résultats issus de l’analyse de ces dispositifs, de leurs conditions de production et des entretiens réalisés avec des logopédistes. Ceux-ci révèlent une transformation de leur identité professionnelle qui semble progressivement orientée par de nouvelles exigences organisationnelles (Evetts, 2003 ; 2011).